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L'individu vu comme un membre d'une architecture sociale

Un système multi-agents coopératif (ou SMA coopératif) est un système qui dispose:

Nous divisons de manière logique l'organisation des systèmes multi-agents coopératifs en sociétés non cloisonnées, dont la nature dépend de la somme des agents qui y sont situés: des micro-sociétés (regroupement de deux agents) ou des macro-sociétés (amalgame important d'agents ou de micro-sociétés). Cette séparation est architecturelle et fractale: ce que nous appelons macro-société est un agencement structurel d'entités (ressources) distinctes, qu'il s'agisse d'agents ou de sociétés d'agents.

Une des propriétés émergentes des micro-sociétés est de produire des fonctionnalités (actions de groupe, perceptions locales du problème, etc.) qu'une macro-société peut utiliser pour résoudre un problème global: les agents d'un système se regroupent dans le contexte d'un but plus global poursuivi par « l'entité » groupe. En revanche, les macro-sociétés produisent des contraintes (explicitement décrites ou émergentes elles aussi) à destination des agents et des micro-sociétés qui les composent (contraintes des coordination, conflits, etc.). Ces contraintes tendent à encadrer les agents vers la résolution du problème global et à utiliser leurs capacités de manière coordonnée avec les autres agents du groupe. De telles contraintes décrivent la structure organisationnelle d'une macro-société d'agents.

Les agents sociaux composant un système multi-agents sont en interaction régulière, mais cette interaction peut se révéler conflictuelle: les buts et les moyens des agents peuvent être différents et antagonistes. Ainsi, on dégagera plusieurs formes d'interactions au sein d'un système multi-agents: la collaboration (addition simple des compétences des agents), la coopération (collaboration coordonnée), la compétition (les agents ont des buts antagonistes ou doivent se partager trop peu de ressources), encombrement (les agents se gênent les uns les autres, mais ne sont pas en compétition).

Sous réserve de résolution des coûts supplémentaires induits par la coopération (synchronisation, partage, etc.), la coopération est une attitude que les agents ont tout intérêt à adopter pour plusieurs raisons: les problèmes peuvent être trop complexes ou distribués pour être résolus localement, certaines actions peuvent être trop coûteuses ou trop importantes pour les ressources d'un seul agent, certains agents sont potentiellement plus spécialisés que d'autres pour résoudre un problème, etc. Pour conserver une motivation suffisante à la coopération, les systèmes multi-agents doivent donc garantir un bénéfice supérieur à l'investissement pour les agents qui coopèrent (la théorie de jeux prouve par ailleurs que le bénéfice de la coopération est d'autant plus important que le nombre de participants coopérant est important). Un des points clefs de la recherche en intelligence artificielle distribuée est le nécessaire besoin de trouver des organisations sociales dont l'appartenance impacte le moins possible sur l'accomplissement des buts individuels des agents les composant.


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Benjamin DRIEU 2001-10-12